04 septembre 2009

Affaire Maria Vuillet/"Lettre à Guy Môquet" : comment Sarkozy fait main basse sur l’histoire et instruit des procès politiques

Petits secrets et grandes énigmes de l’Histoire immédiate (25)
22 octobre 1941. Guy Môquet, jeune résistant, est fusillé par les Allemands, avec 26 autres prisonniers du camp de Châteaubriand. Avant de mourir, il écrit une lettre à ses parents.
30 août 2007. Henri Guaino, nègre du président, invité d’honneur du casting de Je suis partout, suggère à Nicolas Sarkozy de faire lire la lettre de Guy Môquet par les enseignants. Considérée à juste titre comme une récupération, la mesure provoque un tollé (lisez le pamphlet de Pierre-Louis Basse, journaliste à Europe 1, petit-fils de résistant et auteur d’un premier livre sur Môquet).
22 octobre 2007. Attendu au lycée Carnot (Paris 17e) pour y lire la lettre, Nicolas Sarkozy (qui s'est fait opérer la veille au Val-de-Grâce, dans le plus grand secret) se défile. Lors d’une commémoration à la station de métro Guy-Môquet, le représentant de l’État (un obscur sous-préfet répondant au nom prédestiné de Frédéric Lacave) est hué par les manifestants. Maria Vuillet, assistante sociale venue soutenir sa fille lycéenne, est violemment embarquée par la police. Accusée d’avoir traité le sous-préfet de "facho" alors qu'elle lui a dit "La République que vous représentez n'est pas celle qu’aurait voulu Guy Môquet", Maria est poursuivie pour outrage et fonde avec d'autres "outrageurs" (dont l'auteur de ce blog) un collectif demandant la dépénalisation de ce délit aberrant.
4 septembre 2008. Maria Vuillet, défendue par Me Thierry Lévy, est relaxée. Mais le régime sarkozyste est teigneux. Le Parquet et le sous-préfet (dont le chauffeur a produit un faux témoignage) font appel. S’en suivent non pas un, mais DEUX procès en appel, à l'issue desquels l'avocat général réclame une amende de 1.000 euros.
9 septembre 2009. La cour d’appel de Paris confirme la relaxe de Maria.

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