30 octobre 2009

"Walter, Retour en Résistance", le film qui énerve le chef des députés UMP, Bernard Accoyer

Fin 2006, protestant contre l'expulsion de sans-papiers et l'interpellation d'un militant du RESF, Romain Dunand*, militant CNT, écrit à Claude Guéant (mentor de Sarkozy place Beauvau) "Voilà donc Vichy qui revient : Pétain avait donc oublié ses chiens!" Le 9 mai 2007, trois jours après l'installation du président à l’Elysée, il est poursuivi pour outrage. Le 26 novembre 2008, la Cour d'appel de Paris condamne Romain Dunand à 800 euros d’amende (dont 600 avec sursis) pour outrage à Sarkozy. Comparer la chasse aux sans-papiers aux pratiques en cours sous le régime pétaniste est devenu un délit..Un an plus tard, les chiens du maréchal aboient tellement à la mort qu'ils en réveillent le vieux maréchal collabo dans sa tombe. Vichy est revenu par la grande porte, tenue grande ouverte, et sans complexe, par l’UMP triomphante de MM. Besson, Guaino, Hortefeux et consorts.

Sur ce sujet sensible, courez voir le film de Gilles Perret, Walter, Retour en Résistance. Ce documentaire, qui rappelle comment le pouvoir sarkozyste s'évertue à défaire les acquis sociaux obtenus en 1945 sous l'égide du Conseil National de la Résistance, a fortement déplu au président UMP de l’Assemblée, Bernard Accoyer, qui accuse son réalisateur d'avoir "fait un amalgame entre périodes qui n'ont rien à voir" et a tenté de censurer le film. Ce n'est pas l'avis de Raymond Aubrac, qui parle d'un film magnifique, ni de Stéphane Hessel, dont le témoignage donne à ce documentaire une dimension universelle. On cherchera, en revanche (et en vain) la portée universelle de l'apparition du président Sarkozy, filmé (les images sont vraiment cruelles) dans toute sa vulgaire vacuité lors de son intervention au Mémorial de la Résistance du plateau des Glières, haut lieu des luttes de Walter Bassant et de ses camarades, dont bon nombre ont fini au camp de concentration de Dachau.
* co-fondateur du Codedo, avec qui je suis fier d'avoir co-écrit une Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d'outrage.

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